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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 21:02

Je ne suis pas douée parfois. Je suis plus efficace dans l'urgence et dans l'urgence … je fais souvent n'importe quoi. Cette histoire se passe du temps où je vivais à Barcelone ...

J'étais jeune, je peux donc me trouver des circonstances atténuantes.

Une de mes amies avait sa mère qui travaillait dans la boutique de déco qui avait eu la gentillesse de me décrocher un entretien avec la propriétaire. Je n'avais qu'une condition : pas de jean. En effet c'était un endroit relativement chic, il fallait donc que je sois élégante. Je fis un point rapide sur ma penderie : un jean, deux ou trois robes très courtes et une bonne quinzaine de hauts décolletés.

A l 'époque j'étais jeune, mince et je n'avais pas froid aux yeux.

Travaillant a Barcelone à côté d'un énorme centre commercial avec tout ce qui faut pour rendre une fille hystérique, j'avais largement le temps de trouver de quoi paraître chic sinon proprette pour l'entretien qui aurait lieu 5 jours plus tard.

Petite précision : j'ai une maladie lorsque je rentre dans un magasin de vêtements : ça commence par de l'hystérie orgasmique sur le pas de la porte et ça se termine en moue boudeuse en sortant bredouille. Entre temps je touche, je regarde, je jauge les étiquettes avec effroi, j'essaie et je pense à « oh une serpillière » et puis je sors pour pénétrer dans un autre magasin alors je que viens de vivre la même chose dans 10 autres auparavant.

C'est donc avec la garde robe peu appropriée que je me suis retrouvée le matin de l'entretien. Il me fallait néanmoins un pantalon noir classique, je pourrais le remettre pour les grandes occasions.

Avouez que je l'ai le sens du chic très … particulier.

Le matin de l'entretien. Je partais de chez moi en jean persuadée de trouver le pantalon noir de mes rêves sur le chemin.
Je trouvais surtout le premier pantalon noir qui me tomba sous la main. De près, il ressemblait au pantalon que l'on met pour rester à la maison, plus communément appelé « pyjama » de loin, il ressemblait à un vêtement que l'on porte pour faire une activité sportive, plus communément appelé « jogging ».
Mais ça ferait l'affaire car de toute façon l'entretien approchant et ayant déjà écrémé la moitié des magasins du quartier je n'avais pas le choix.

Je me changeais en cabine après avoir payé, et allais rencontrer ma future patronne.
Au bout de quelques pas, je me demandais septique sur quoi donc étais-je en train de marcher depuis 5 minutes.
Ciel, c'était le bas du pantalon qui, trop long venait nettoyer le sol barcelonais.

Je tentais bien de le retrousser vers l'intérieur mais rien n'y faisait au bout de quelques secondes il retombait sur mes chaussures comme un torchon mou.

N'ayant pas de fil et ni d'aiguille pour me faire un ourlet rapide, je cherchais une méthode  pour le faire tenir. C'est alors que je repensais à tous ces épisodes de Mac Gyver que je regardais admirative étant petite. Mais qu'aurait fait Mac Gyver à ma place …  Je venais de trouver l'inspiration : j'allais coller mon pantalon.

Avec quoi ? Avec la super glue que j'ai toujours sur moi.

Il faut savoir comme certaines filles se balladent toujours avec une bouteille d'eau ou un gloss dans leurs sac à main, moi j'ai toujours un flacon de glue.

On ne sait jamais je pourrais toujours avoir envie de coller quelqu'un au plafond par les pieds.

Je trouvais donc un banc pour m'asseoir et mener à bien mes opérations.
A la première goutte de super glue que je posais sur le tissu je su que je n'avais définitivement pas inventé le bouton à quatre trous. La super glue sur le noir formait une tâche blanchâtre du plus belle effet qui ne cessait de s'étendre pour se stabiliser à la taille d'une pièce de 1 euros et durcir enfin.

Je ne fis pas la deuxième jambe, j'avais un reste de bon sens.

Je passais l'entretien avec mon pantalon meurtri et asymétrique et obtenu le poste grâce à d'autres qualités que mon improvisation sans doute.

Et vous des méthodes de système D un peu douteuses à raconter ?

 

 

 

Mac-Gyver.jpg

 

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 20:21

 

Lorsque je travaillais à la boutique de décoration, j'étais aux premières loges pour voir ce qui allait s'offrir à Noël dans le quartier. Travaillant dans le quartier huppé de Barcelone dans une boutique au nom et à la réputation française, nous attirions les clientes avec des produits made in china si français.

Les jours précédents Noël, la boutique ne désemplissait pas. Les jours précédents les rois mages non plus d'ailleurs. Les espagnols ont tout compris, ils ont deux fois l'occasion de recevoir des cadeaux. Ils ont aussi deux fois l'occasion de se ruiner.

Passons.

Le plus fascinant ces jours là c'est le moment où elles viennent acheter leurs cadeaux.

A Noël il y a souvent le gros cadeau, le cher, celui que l'on n'achète pas dans la boutique de déco du coin, et il y a les broutilles, celles que l'on met au coin de l'assiette, emballées dans du papier cadeau et qui représentent la délicate attention de la maitresse de maison.

Elles représentent aussi le cadeau principal des convives plus ou moins proches de la maitresse de maison.

Les clientes venaient donc une par une demander « un detalle » ( un détail quoi, mais c'est assez transparent) pour offrir aux invités avant de commencer les festivités. Il fallait alors trouver un objet pas trop cher, en grand nombre, et faisant aussi bien masculin que féminin et aussi bien jeune que vieux ce qui était plus difficile.

Bougies, reposes-couteaux rigolos, mini-boites qui servent à rien, ramequins en verre pour poser des bougie, je sortais tout ce que j'avais en stock pour les satisfaire.

Elles arrivaient toujours par jeter leur dévolu sur l'objet le plus insignifiant et le moins cher. Le revers de la médaille était qu'il fallait alors emballer séparément la vingtaine de petits ramequins destinés aux convives.

Se rendant compte du cadeau un peu médiocre qu'elle était en train de faire, la cliente demandait souvent en caisse un très très beau paquet pour compenser.

J'imaginais la tête que feraient les convives en découvrant tout d'abord avec un sourire le paquet cadeau, en l'ouvrant avec frénésie et gourmandise et en découvrant un ramequin en verre ou une mini-boite en céramique.

C'est un peu comme la déception lorsque l'on ouvre un paquet cadeau et que l'on découvre que ce sont des chocolats à la menthe...
 

Et vous des broutilles de Noël prévues cette année ?

 

 

                                                                              rameq.jpg

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10 mars 2009 2 10 /03 /mars /2009 13:42
En arrivant à la boutique de déco à Barcelone, je ne savais pas à quoi servaient les trois quarts des objets qui la composaient.
Ma définition de la déco se résumant à un rideau fixée à la pâte-à-fix à ma fenêtre de cité U et à un déstockage massif du Ikea de Barcelone dans mon appart d’alors, il me fallait apprendre le bon gout.
Et vite.
Si tant est qu’il existe.

Je devais vendre de la vaisselle Villeroy et Boch, des nappes en lin, les serviettes assorties, des verres coutant un œil l’unité… à des clientes ayant baignés dans un sceau à champagne toute leur vie.

De nature à poser énormément de questions, travailler dans une boutique où tout m’était inconnu n’arrangeait pas les choses. Je posais une question sur chaque objet m’environnant, en essayant de leur trouver un sens par moi-même pour commencer, et demandant à ma responsable si celui-ci m’échappait. C’est ainsi que des presse-citrons en argent pour le thé sont devenus pour moi (et pour toutes les clientes me le demandant) des fabuleux reposes-couteaux…. et des reposes-couteaux se sont convertis en support pour les étiquettes portant le nom des fromages.

On en vend des conneries dans une boutique de déco.

Ce que j’adorais par-dessus tout, c’était de pouvoir tripoter. Dans les boutiques classiques, les vendeuses n’aiment pas voir les gens toucher et déplacer les produits. Or, dans ce cas bien précis la vendeuse c’était moi, je pouvais donc m’en donner à cœur joie sans avoir à me justifier. Vas-y que je tripatouille les verres pour faire la différence entre ceux qui sont en cristal ou pas, vas-y que je touche et retouche toutes les matières des nappes et autres plaids dont nous disposions. J’ouvrais toutes les boites pour voir ce qui se trouvait à l’intérieur, faisais fonctionner tout les mécanismes des gadgets 50 voire 100 fois, déplaçais les produits par couleurs, puis par fonctions, puis re par couleur.
J’avais la chance de voir en priorité chaque nouvel article, les sortants avec frénésie du carton, jetant le papier de bulles dans lequel ils étaient emmitouflés, et découvrant ainsi mon nouveau jouet de l’après-midi.

Lorsqu’un objet arrivait abîmé, ma responsable me permettait parfois de le ramener chez moi. Inutile de préciser qu’il devenait tentant de les casser soi-même…
Ma patronne ne faisant jamais l’inventaire, nous nous permettions de temps en temps ces petits cadeaux, ce qui me permet aujourd'hui de servir le thé à mes amis dans une théière Villeroy et Boch.

Lorsque les produits n’arrivaient pas cassés, je m’en chargeais moi-même lors du nettoyage et donnais un ulcère à ma responsable lorsqu’elle me voyait lâcher une carafe en cristal sur le parquet.

J’ai pris énormément de plaisir à travailler dans cet endroit. J’y ai appris à apprécier les belles choses et pensais que lorsque j’aurais des sous, j’aurais moi aussi une belle vaisselle, des beaux reposes-couteaux et tout l’attirail pour servir dignement le vin.

Qu'en est-il aujourd’hui? Je dors toujours dans une parure de lit dépareillée et je n’ai une table que depuis le mois de décembre.
L’art de la table ne se résume-t-il pas à ce qui se trouve dans l’assiette et non tout autour?

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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 13:15

Etant bien décidé à me sortir de mon esclavagisme téléphonique, je cherchais du travail assidûment... ce qui consistait à en parler assidûment à tous mes amis. Une amie m’informa que sa mère, responsable dans une boutique de décoration, cherchait une vendeuse à temps partiel. Je ne pouvais plus reculer, il me fallait bien un jour ou l’autre apprendre à travailler en Espagnol.

Je serais vendeuse dans une boutique de décoration et c’était plutôt cool, moins nul que de récupérer des palettes du moins. J’allais donc me présenter à l'entretien avec les 18 mots de vocabulaire dont je disposais. La patronne parlant français, je ne fus pas recalée tout de suite et je fus embauchée car mon accent français faisait chic et collait bien au quartier tout aussi chic et à la réputation française que voulait se donner la boutique.

J’allais pouvoir jouer à la marchande avec une vraie caisse enregistreuse, un vrai comptoir et des vrais clients !

Niveau logistique je conservais mon boulot chez FLOP au cas où ma nouvelle patronne regretterait d’avoir embauché une française sans expérience. Je cumulais donc deux temps partiel et réussissais à défier toutes les lois des mathématiques : 45 heures par semaine pour 800 euros par mois.

Ceux qui diront qu’à ce stade on ne parle plus de maths mais d’exploitation auront peut être raison.

Mon premier jour était arrivé et ma responsable m’expliqua le fonctionnement de la boutique et du million de produit à connaître. L’art de la table ne consistant alors pour moi qu’en une assiette, une fourchette, peut-être un couteau et accessoirement un verre, je devais savoir à quoi servent par exemple les petits bouts de nappe que l’on nomme chemin de table, les outils de torture pour servir le vin… J’hésitais à partir en courant lorsque mon attention se porta sur le plafond… truffé de caméras.

La taille de la boutique exigeait certes une certaine sécurité contre le vol mais de là à avoir l’impression de débarquer dans un casino! Ma responsable devant ma mine perplexe me montra qu’elles étaient toutes reliées à une télévision située devant la caisse. Nous avions ainsi la joie de pouvoir surveiller les clients dans les moindre recoins.

Après quelques mois passés là-bas, je m’apperçus que, tiens au fait, nous n’avions jamais touché à la télécommande pour changer les prises de vues…

Elles étaient donc toutes reliées à l’inutile télévision… sauf cette caméra là.

Cette caméra là, située juste au dessus de la caisse n’était pas une caméra classique, mais elle était semblable à celle que l’on trouve au dessus des distributeurs de billets : une demi-sphère collée au plafond qui offre à celui qui regarde une belle vue panoramique.

Je demandais à ma responsable la raison de la présence de cette demi-boule: es porque Dios nos ve  ... Dieu nous voit ?... étais-je donc tombé dans une boutique catho-pro-française ?

Non, j'aurais préféré.

Dieu était en fait la patronne, qui préférait maintenir un œil sur eux depuis sa résidence.
Je me rassurais en pensant qu’elle ne devait pas se servir de cette caméra, qu’elle avait bien d’autres choses à faire tout de même lorsque je reçus un appel qui me glaçait d’effroi.
Bonjour Brune, dis, tu peux me dire ce qu’il y a là sur cette étagère, qui dépasse…. Non…. Plus à gauche…. Lève la tête…. Oui là voilà !….

Brrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

Les mois passèrent et comme les habitants du loft (oui j’ose me comparer à une participante de jeu de téléréalité) la caméra fit bientôt partie des meubles. Trop peut-être. Je compris que j’avais perdu toute crédibilité avec ma patronne un lundi où ma responsable vint me dire Brune, quand tu te goinfres de chips fais-le plus discrètement… et pas derrière la caisse. Oups.

Il est vrai que, lors de l'appel quotidien où l'on devait rapporter le chiffre d'affaire je m’étais plaint le samedi d’une personne un peu bizarre venant m’accoster à la caisse. Ma patronne soucieuse de mon bien-être à jugé bon de jeter un coup d'œil à cet énergumène en remontant le temps avec son magnétoscope.
Le samedi était le jour des chips et de la visite des potes.

Je n’ai jamais était augmentée. Foutue caméra.





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