Je ne suis pas douée parfois. Je suis plus efficace dans l'urgence et dans l'urgence … je fais souvent n'importe quoi. Cette histoire se passe du temps où je vivais à Barcelone ...
J'étais jeune, je peux donc me trouver des circonstances atténuantes.
Une de mes amies avait sa mère qui travaillait dans la boutique de déco qui avait eu la gentillesse de me décrocher un entretien avec la propriétaire. Je n'avais qu'une condition : pas de jean. En effet c'était un endroit relativement chic, il fallait donc que je sois élégante. Je fis un point rapide sur ma penderie : un jean, deux ou trois robes très courtes et une bonne quinzaine de hauts décolletés.
A l 'époque j'étais jeune, mince et je n'avais pas froid aux yeux.
Travaillant a Barcelone à côté d'un énorme centre commercial avec tout ce qui faut pour rendre une fille hystérique, j'avais largement le temps de trouver de quoi paraître chic sinon proprette pour l'entretien qui aurait lieu 5 jours plus tard.
Petite précision : j'ai une maladie lorsque je rentre dans un magasin de vêtements : ça commence par de l'hystérie orgasmique sur le pas de la porte et ça se termine en moue boudeuse en sortant bredouille. Entre temps je touche, je regarde, je jauge les étiquettes avec effroi, j'essaie et je pense à « oh une serpillière » et puis je sors pour pénétrer dans un autre magasin alors je que viens de vivre la même chose dans 10 autres auparavant.
C'est donc avec la garde robe peu appropriée que je me suis retrouvée le matin de l'entretien. Il me fallait néanmoins un pantalon noir classique, je pourrais le remettre pour les grandes occasions.
Avouez que je l'ai le sens du chic très … particulier.
Le matin de l'entretien. Je partais de chez moi en jean persuadée de trouver le pantalon noir de mes rêves sur le chemin.
Je trouvais surtout le premier pantalon noir qui me tomba sous la main. De près, il ressemblait au pantalon que l'on met pour rester à la maison, plus communément appelé « pyjama » de loin, il ressemblait à un vêtement que l'on porte pour faire une activité sportive, plus communément appelé « jogging ».
Mais ça ferait l'affaire car de toute façon l'entretien approchant et ayant déjà écrémé la moitié des magasins du quartier je n'avais pas le choix.
Je me changeais en cabine après avoir payé, et allais rencontrer ma future patronne.
Au bout de quelques pas, je me demandais septique sur quoi donc étais-je en train de marcher depuis 5 minutes.
Ciel, c'était le bas du pantalon qui, trop long venait nettoyer le sol barcelonais.
Je tentais bien de le retrousser vers l'intérieur mais rien n'y faisait au bout de quelques secondes il retombait sur mes chaussures comme un torchon mou.
N'ayant pas de fil et ni d'aiguille pour me faire un ourlet rapide, je cherchais une méthode pour le faire tenir. C'est alors que je repensais à tous ces épisodes de Mac Gyver que je regardais admirative étant petite. Mais qu'aurait fait Mac Gyver à ma place … Je venais de trouver l'inspiration : j'allais coller mon pantalon.
Avec quoi ? Avec la super glue que j'ai toujours sur moi.
Il faut savoir comme certaines filles se balladent toujours avec une bouteille d'eau ou un gloss dans leurs sac à main, moi j'ai toujours un flacon de glue.
On ne sait jamais je pourrais toujours avoir envie de coller quelqu'un au plafond par les pieds.
Je trouvais donc un banc pour m'asseoir et mener à bien mes opérations.
A la première goutte de super glue que je posais sur le tissu je su que je n'avais définitivement pas inventé le bouton à quatre trous. La super glue sur le noir formait une tâche blanchâtre du plus belle effet qui ne cessait de s'étendre pour se stabiliser à la taille d'une pièce de 1 euros et durcir enfin.
Je ne fis pas la deuxième jambe, j'avais un reste de bon sens.
Je passais l'entretien avec mon pantalon meurtri et asymétrique et obtenu le poste grâce à d'autres qualités que mon improvisation sans doute.
Et vous des méthodes de système D un peu douteuses à raconter ?
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