Il y a 3 mois j’ai eu l’opportunité de travailler en tant que pigiste quelques heures par semaines. Parfait pour remettre le pied à l’étrier et enlever mon pyjama 3 heures plus tôt que d’habitude. En plus j’allais apprendre quelque chose de nouveau : l’édition. Et en plus c’était pour une enseigne connue : MSN.
Quand je dis ça aux gens la première réaction est « ah mais ça existe encore! ». Alors oui, MSN existe encore, sauf que maintenant qu’on s’envoie des Émoticônes sur WhatsApp, MSN s’est reconverti en portail d’actualité. C’est celui où, quand tu te déconnectes de ton Hotmail (oui ça existe aussi toujours), tu peux savoir en un coup d’œil ce qu’a mangé Kim Kardashian la veille, savoir si vous êtes fait l’un pour l’autre et connaître les dernières bourdes de nos politiciens.
Et surtout : qui dit MSN dit Microsoft. Dans mes rêves les plus fous, j’aurais imaginé travailler chez Microsoft pour aller nettoyer les chiottes ou y servir le café. Mais je n’aurais jamais osé imaginer avoir un badge avec mon nom dessus et un bureau avec une manivelle qui sert à le monter pour bosser debout.
Lors de ma formation, on m’a emmené dans une cuisine remplie de réfrigérateurs et machines à café de toutes sortes. « Vas-y si tu as soif ou faim tu peux te servir ». Je me suis sentie comme dans ce fantasme où l’on resterait enfermé une nuit entière au supermarché. Moi qui avait travaillé, au mieux, dans des entreprises possédant une fontaine à eau et une bouilloire, j’étais aux anges.
Ça faisait presque 1 an et demi que je n’avais pas foulé la moquette d’un open space. En marchant le long des bureaux, j’entendais le cliquetis des souris et les blagues de mes futures collègues temporaires. Ça sentait bon l’air recyclé. Dehors, le bruit de la ville qui se lève tôt et qui n’en a rien à faire de mes élucubrations de jeune maman qui repart au combat. Rah que ça fait du bien!
J’ai très vite été intriguée par le fait de pouvoir travailler debout. Ça devait être bien de travailler debout, j’avais lu des articles hautement scientifiques sur la question comme quoi ça augmentait l’espérance de vie, ferait perdre du poids et règlerait tous les problèmes de l’univers. Lors de ma première journée, j’ai naturellement utilisé la manivelle. Chouic, chouic, chouic, chouic bon ça se lève tranquillement chouic chouic chouic chouic chouic chouic tain que ça? Chouic chouic chouic chouic chouic chouic j’ai mal au bras et au poignet, si j’arrête là, ça veut dire que soit je travaille les jambes tendues et le dos courbé, soit je travaille en squat et on doit me réanimer dans 10 minutes chouic chouic chouic chouic chouic…..
Le bureau était enfin à ma taille que j’avais déjà envie de m’asseoir. Mais je me donnais pour objectif 1 heure de travail dans cette position. Les premières minutes, j’étais plutôt contente et fière de prolonger mon espérance de vie. Au bout de 20 minutes, je regardais l’heure oh encore 40 minutes! Je commençais à faire le flamand rose et à m’appuyer un coup sur la jambe gauche, un coup sur la droite. Ouf, la moitié de fait! L’autre moitié consistait à plus me préoccuper de mon inconfort que de mes tâches professionnelles. J’imagine que c’est comme la course à pied, une fois que tu as dépassé le stade du plus jamais!!!, ça devient indispensable à ta journée.
A part ne pas augmenter mon espérance de vie, cette mission était parfaite pour découvrir un métier et me remettre dans le bain d’une ambiance de travail.