Aussi ennuyeux et petit que soit les boulots que j'ai pu faire, j'ai pu faire face à une multitude de boss.
Du toujours pressé, au gros plein de sous, de celui qui ne connaît pas ton prénom à celui qui ne le connaît que trop bien, ils m'intriguent.
Lorsque je parle de boss je ne parle pas du pouvoir délégué à son sous-fifre, légèrement plus âgé que la majorité des employés et portant une chemise nécessaire à ses nouvelles fonctions.
Nous ne les cataloguerons pas dans les boss eux.
Ça leur ferait trop plaisir.
Ce que j'aime chez certains boss c'est quand ils cherchent à nous faire sentir dès le début que c'est grâce à eux que nous sommes là, et que si ils n'auraient pas eu le capital de départ pour arroser leur germe d'idée et bien nous serions peut-être en train de voir ce qui se passe au Pôle-Emploi. Le salaire à la fin du mois nous leur devons, le respect pour eux nous devons donc transpirer.
Chez mon boss du glacier cela se traduisait par les pieds délicatement posés sur le bureau et le torse bombé lorsqu'il me convoquait dans son bureau. Je devais donc faire mon rapport d'heure à ses tongs et me demandais souvent qu'elle serait sa réaction si je lui tirais sur un orteil.
Je préférai conserver mes dents et ma place et ne tentai jamais l'expérience.
D'autres sont tellement détachés de leurs employés qu'il peuvent se permettre de les approcher en dehors du boulot.
Ils délèguent tellement leurs responsabilités qu'il ne reste d'eux que des silhouettes présentes de temps en temps dans les locaux et ne connaissant pas les ¾ des personnes travaillant pour eux. C'est le cas dans les gros centres d'appels internationaux comme celui des fiches de cuisine où nous ne connaissions qu'à peine le nom du boss.
C'est ainsi qu'il s'est laissé inviter une fois dans une fête très arrosée de ses petites mains apparaissant ainsi sur toutes les photos compromettantes.
Il était content de faire la fête avec des jeunes. Nous étions content que le boss soit un être humain.
Facebook n'existant pas à l'époque, les infos d'importance capitale de ce type circulaient beaucoup moins vite.
Puis parfois lorsque le boss porte un bleu de travail et mets la main à la pâte il n'est pas facile de savoir qui fait quoi. C'est ainsi qu'au début de mon été à l'usine d'œufs je m'asseyais sur ma tablettes servant normalement à y remplir des cartons dés que les tapis roulant étaient vides. Un type passait souvent dans les couloirs n'ayant pas l'air d'avoir une tâche fixe. Je me demandais ce qu'il me voulait à me regarder si bizarrement. Quand même j'ai l'âge d'être sa fille, et puis qu'est-ce qu'il fait à traîner dans les couloirs d'abord. Une de mes collègues me murmura gentiment à l'oreille au bout du quatrième jour qu'au moins je pourrais relever mes fesses lorsque le boss passait.
Au temps pour moi.
Après avoir fréquenter des boss, j'ai fait le constat que j'en ferais une pitoyable. Incapable de donner des ordres, je ne supporterais pas que l'on fasse des caricatures sur ma tronches, que les hommes me traite de frigide et que l'on critique mes fringues.
C'est vrai quoi, on ne traite jamais les boss normalement.
Dur dur d'être un patron.