Lorsque l’on cherche un boulot, on a parfois l’idée saugrenue de se tourner vers les agences intérim. Normal, elles pullulent dans toutes les villes, elles t’attirent vers leurs vitrines pleines d’annonces urgentes d’employeurs qui n’attendent qu’un brave et honnête travailleur au chômage.
Elles représentent donc l’espoir, pour ceux qui osent y entrer, de trouver du travail.
Jusqu’à ce qu’on y mette un orteil.
Car s’il faut tout d’abord avoir la chance de tomber sur les heures où le commun des mortels à le droit d’y pénétrer, il faut aussi faire partie des élus.
Je n’en ai jamais fait partie.
Je me suis pourtant inscrite dans une bonne quinzaine d’agences.
Tout d’abord à Montpellier, où je pensais que je trouverais peut-être un boulot pour l’été grâce à elles. Ca n’a pas été le cas mais j’ai tout de même trouvé deux jours d’inventaire chez Casto. Je ne suis donc pas restée tout de suite en mauvais termes avec elles : j’étais jeune et sans trop d’expérience pour cela.
Puis ensuite, j'ai tenté l'expérience à Barcelone, où s’inscrire dans une ETT (agence d’intérim) quand tu es français revient à pisser dans un violon. Mais bon, je n’avais pas beaucoup d’expérience, je ne parlais pas Catalan, cela pouvait encore à la rigueur se comprendre.
Enfin, revenue en France, avec tout de même un meilleur bagage linguistique et quelques lignes en plus sur mon CV, j’ai naïvement pensé que les agences intérim pourraient enfin m’aider.
J’ai commencé par les plus grosses. Tout d’abord Adecco, où j’ai eu la gentillesse de me faire rediriger vers le site internet dés le pas de la porte passée. J’avais eu le temps d’écouter une des secrétaires qui parlait d’un poste à pourvoir avec un interlocuteur qui avait, j’avais de la chance, déjà trouvé un emploi. Le poste était donc encore libre. La description qu’elle lui faisait me convenait parfaitement, et selon ses dires il fallait quelqu’un tout de suite. J’ai eu l’audace de lui demander après qu’elle eut raccroché et qu’elle chercha à me rediriger vers la sortie, plus de détails sur ce poste.
"Inscrivez-vous d’abord sur le site internet" fut son unique réponse.
Ensuite, j'essayais les autres agences, moins connues, qui t’autorisent à revenir avec tous tes papiers pour procéder à l’inscription. Mais ce n’est pas le moment de reprendre espoir non plus. Car ça ne suffit pas d’être disponible, mobile et bonne travailleuse.
Vint le pompon.
J’ai trouvé l’emploi dans la boutique où je bosse actuellement grâce à une annonce laissée sur la vitrine par la responsable. Je suis donc naturellement entrée laisser mon CV. Hasard, je retrouve ensuite une annonce pour le même boulot, sur une annonce parue sur le site du Crij mais cette fois déposée par une agence intérim. Ni une ni deux, je postule également par mail auprès de l’agence d'intérim.
Aucune réponse.
Je me pointe alors directement à l’agence leur dire que je souhaite vraiment ce travail.
Je suis raccompagnée à la porte aussi rapidement que d'habitude.
Je les double alors en retournant à la boutique. La responsable me dit qu’elle a retenu mon CV qui correspond bien au type de personne qu’elle recherche. Je décroche un essai, mais il me faut d’abord passer par l’agence intérim à laquelle elle a fait appel.
Je les appelle, et vu que je leur avais mâché le boulot, l’heure et le jour de l’essai ayant déjà été déterminé, j’eu enfin le droit de venir m’inscrire.
Le rendez-vous avec eux a été fixé une matinée où l’agence est fermée au public.
Jusque là tout va bien.
Jusqu’à ce que j’arrive devant la porte vitrée.
Ils n’ont probablement pas dû regarder leurs agendas et ne savent donc pas que la fille qui tambourine à la porte a rendez-vous pour s’inscrire. Ca doit être encore une conne qui vient déposer son CV en croyant qu’on va la faire travailler, devaient-ils penser ?
Des quatre personnes me faisant face à l’intérieur personne n’est venu voir ce que je voulais. J’ai donc poussé le ridicule en leur passant un coup de téléphone de mon portable. Toujours face à eux, derrière la vitre.
Hey ho j’ai rendez-vous ouvrez moi !
Mon grand regret a été de ne pas leur balancer un parpaing dans la baie vitrée.
Je me suis inscrite. J’ai été prise à la boutique.
J’ai demandé à ma responsable pourquoi elle avait mis une annonce sur la porte si elle faisait déjà appel à une agence intérim. La réponse me semblait évidente, mais j’avais besoin de me l’entendre dire.
"Je ne sais pas pourquoi ! Ce sont des niais, toutes les filles qu’ils m’envoyaient étaient pas motivées et sans expériences !"
Ils se contentaient tout simplement de vouloir caser une fille qui avait déjà travaillé avec eux dans le but de faire monter leurs stats peut-être ? C’est ce que je pense car depuis que j’ai travaillé 2 mois avec eux (je suis maintenant embauché en CDI par la marque), je reçois tous les 3 jours des sms mentionnant divers emplois à travers la ville. Téléopérateurs, femme de ménage … pas les emplois du siècle mais le genre d’emploi qui m’aurait bien aidé en octobre quand je me suis retrouvée sans rien et que je me suis inscrite partout en montrant clairement mon besoin et ma motivation.
Les agences d’intérim ne m’ont donc jamais servi qu’à perdre mon temps, et à me faire me sentir la dernière des niaises qui n’arrive même pas à décrocher une mission.
Fuck les agences d'intérim. Ca fait juste du bien de le dire.