Une agitation certaine et inhabituelle règne dans la cuisine aujourd’hui à mon arrivée.
Des charlottes en plastique et des casquettes ont remplacé les cheveux gras en liberté. Des gants habillent les mains. J’essaye de former dans ma tête une phrase correcte en espagnol pour comparer la situation à celle que l’on pourrait trouver à la NASA, quand je vois leurs mines se blêmir en me voyant.
De toute évidence ils avaient oublié ma venue.
J’arrive donc avec mon polo jaune tâché de graisse de la veille, ma casquette trop petite et mon pantalon trop grand.
Au point où j’en étais du respect de moi-même, le look n’avait plus trop d’importance.
Ma responsable s’avance vers moi et me chuchote une phrase où je ne compris que les mots inspecciòn et mierda. Je fis rapidement la reconstitution l’inspection est là! ça va être la merde. Faisant partie de la communauté européenne et ayant tout de même signé un contrat, je trouvais sa réaction exagérée pour une simple visite de l’inspection du travail.
On m’affuble d’un tablier, pour je supposais alors, camoufler les tâches de graisses et être présentable. On troque ma casquette pour une charlotte en plastique. Alors là je ne comprends plus.
Puis je les vois.
Les inspecteurs sont là avec des thermomètres et des mines perplexes. Ils étaient donc plutôt présent pour contrôler les microbes clandestins. Ils ne seront pas déçus.
J’eus une pensée rapide pour les cafards à taille transgénique, qui, morts ou vivants jonchaient le sol du restaurant.
Les inspecteurs s’avancent, ma responsable ne se décolle pas de moi, tant mieux, elle me servira de traductrice si je dois répondre à des questions trop pointues. Mais non, elle préfère me mettre une pince en plastique dans les mains, me présenter aux inspecteurs et retourner à sa crise cardiaque.
Je me retrouve donc face aux steaks hachés, avec deux inspecteurs de l’hygiène m’observant et avec une pince en plastique dans la main. J’analyse rapidement la situation et me dis que poser cette pince pour faire comme tous les jours, c'est-à-dire frôler la gangrène en décollant les steaks dans le congélateur avec les doigts nus avant de les mettre à chauffer serait une erreur. J’allai donc utiliser cette pince pour faire mon travail.
Faites le test dans votre congélateur. Prenez une pince et essayez de séparer des aliments congelés entre eux sans y mettre les doigts... j’ai du mettre 5 minutes à faire chauffer le premier steak, décrédibilisant donc rapidement l’ambiance sérieuse et efficace du restaurant.
Je n’ose même pas savoir ce qui a été dit sur moi ce jour là pour justifier la lenteur de production.
Il n’est pas étonnant que l’hygiène soit un peu laissée de côté parfois, sinon il faudrait vraiment doubler les effectifs pour que ça tourne normalement. Par exemple après avoir ramassé les plateaux dans la salle, les jours normaux, on y passe rapidement un coup de torchon humide avant de les remettre aux caisses. Là il fallait les mettre à tremper dans trois bains différents dont un de désinfectant. Chose impossible à faire en période de rush.
Le restaurant ne ferma pas, je suppose donc que l'expèrience fut concluante. Le point positif est que je n'eus pas à faire de tour obscur et que je restais en cuisine.
L'inspection devrait quans même être là plus souvent.
Vu dans culturepub.fr hier... des gens qui militent pour le retour du Roi du Burger en France ... les inconscients.
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dariia 09/09/2009 18:04
La Brune 09/09/2009 23:16
Dariia 08/09/2009 22:36
La Brune 08/09/2009 23:13
benoit 25/01/2009 18:02
Brune 25/01/2009 18:20
Japan 23/01/2009 21:15
Brune 25/01/2009 18:21
Sylvain 23/01/2009 17:31
Brune 23/01/2009 19:24